La morale et ses vertus
Le sens moral, les vertus et l'évolution
Qu'est-ce que la morale, d’où vient-elle ?
La morale est une discipline essentielle aux interactions humaines, se révélant comme une règle autoproclamée à travers tous les courants de pensée, qu'ils soient religieux, philosophiques, athées, sociaux ou politiques.
Elle constitue un outil fondamental pour les relations humaines dans toutes les sociétés. Bien qu'elle ne soit pas toujours perçue comme universelle en raison de son contenu et de ses valeurs, son utilité est indéniable. C'est à travers le sens moral que s'organisent les décisions et actions dans les divers domaines de la vie humaine.
Ce sens moral est subjectif, et le choix ainsi que l'adoption des valeurs s'effectuent de manière individuelle et intime. Ainsi, la morale peut être envisagée comme un consensus entre les individus au sein d'une collectivité.
Bien qu'il existe une reconnaissance de son utilité dans chaque société, les valeurs qu'elle véhicule sont souvent contestées, ce qui entraîne une disparité dans ses applications.
À travers l'histoire, la morale a été interprétée de multiples façons, souvent influencée par des arrangements et des intérêts particuliers, ainsi que par des modifications des valeurs et des transformations des mœurs. Cela a conduit à une assimilation parfois inachevée des principes moraux. Tous les pouvoirs, indépendamment de leur étiquette, ont utilisé la morale comme un moyen de contrôler leurs citoyens, imposant diverses interdictions ou défiant certains types d'actes.
La généalogie des mœurs
L'assimilation de la morale varie selon les individus et les époques, et sa culture au sein des sociétés reflète le niveau de conscience collective. Bien que ses principes soient, par nature, universels et invariables au fil du temps, les pensées, les paroles et les actes justes résultent d'une pratique vertueuse, incarnant la rectitude d'un être éclairé.
Cependant, l'homme de pouvoir tend à ignorer la morale, ne s'intéressant qu'à l'ordre sociétal et à la préservation de ses propres intérêts, souvent au détriment du contrôle des masses.
Voici comment se structure l'organisation de l'ordre dans la société humaine, selon un ordre d'application :
- La force physique : Pour maintenir les associations formées par les premières tribus, les chefs de l'époque ont dû recourir à cette force musculaire et brute pour faire respecter l'ordre.
- La loi : Avec la sédentarisation, l'homme a évolué d'un mode de vie tribal vers une organisation sociale plus complexe, donnant naissance à un organisme appelé l'ÉTAT.
Cela a permis à la force physique de se transformer en une règle acceptée, bien que subie, et nécessaire à la vie communautaire. - La politesse : À mesure que l'évolution se poursuivait et que les interactions entre les membres de la communauté humaine se multipliaient, l'homme a progressivement développé sa sensibilité.
De ce désir d'améliorer le maintien de l'ordre est née la prise de conscience que la force brutale engendrait un désordre, souvent lié à la violence elle-même.
Ainsi, au fil du temps, l'homme a élaboré de nouvelles stratégies et, en parallèle de la force et de la loi, a découvert les premiers principes de la politesse. Ces principes reposent sur une règle de conduite, représentant les prémices du respect d'autrui, mais ne constituant qu'un complément à la loi. Sans l'arsenal répressif de celle-ci, l'efficacité de la politesse s'est répandue dans toute la société pour devenir une coutume, fondant ainsi la base ou la première marche du temple qu'est l'ordre moral.
Les vertus
Les principes moraux sont intrinsèques et enfouis au cœur de l'homme. Bien que celui-ci ne soit pas toujours conscient de leur pouvoir, ces principes font partie intégrante de notre fonctionnement. C'est notre libre arbitre qui nous permet de faire des choix entre la vertu et le vice.
L'éveil de la conscience a conduit certains individus, tels que les sages et les érudits, à développer une sensibilité particulière. Grâce à l'observation, ils ont su identifier et traduire des principes fondamentaux issus de la nature.
En partageant leurs connaissances, ils ont établi des traditions qui, dans certains cas, se sont transformées en religions.
C'est à partir de cette conscience que l'homme a véritablement commencé à se poser des questions métaphysiques et à reconnaître en lui un être sensible.
Le processus : l'information est une énergie vibratoire. Comme toute forme d'énergie, elle possède une polarité que l'on peut symboliser par des signes :
plus + et moins - , que l'on retrouve, par exemple, dans le jargon de l'électricité avec une prise mâle + et une prise femelle - , dont la complémentarité est représentée par la prise de terre, qui est neutre.
Le langage moral emploie des expressions telles que : bien + et mal - , vrai + et faux - , etc., pour exprimer cette polarité.
C'est de ces dualités ou polarités que naît la conscience, qui agit comme notre prise à la terre. Nous passons ainsi de la dualité à la trinité grâce à cette instigation, qui se manifeste par le discernement, nous permettant de surmonter les tensions qui jalonnent nos vies.
En réfléchissant à ces principes moraux, il est essentiel de se demander : comment pouvons-nous les appliquer à notre vie quotidienne ? Quelles vertus pouvons-nous cultiver pour favoriser notre évolution personnelle et collective ? La recherche de la vérité et du discernement peut nous aider à vivre plus harmonieusement, tant avec nous-mêmes qu'avec les autres.
Les vertus, principes de la morale
Les principes du sens moral, lorsqu'ils sont appliqués de manière rigoureuse par un individu à lui-même, se transforment en VERTUS.
Ces vertus représentent des acquis indispensables et nécessaires au discernement et à la prise de décisions éclairées. C'est à travers elles que s'exerce la responsabilité qui découle de notre libre arbitre. Comme le disait Aristote, "La vertu est le juste milieu entre deux extrêmes."
Pour illustrer ce point, la célèbre parabole du fruit de l’arbre de la Connaissance nous enseigne à distinguer le « bien » du « mal », les vices des vertus, le négatif du positif, ce qui élève de ce qui abaisse, et le subtil de l’épais.
Les vertus constituent des outils qui nous aident à percevoir, comprendre et nous rapprocher du mystère qui réside en nous, à savoir l'Esprit de la vie, qui nous relie à l'immensité de l'univers, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Elles forment ainsi une méthode pragmatique pour vivre en harmonie et réduire notre souffrance.
Il est crucial de comprendre que le trait essentiel de ces principes ne s'applique qu'à Soi et à personne d'autre. Ils ne sont en aucun cas destinés à asservir qui que ce soit, ni quoi que ce soit. Au contraire, ils offrent une règle utile pour tracer le chemin de l'évolution par le discernement et la connaissance de soi, moteur de ce qui anime et régit la vie. Ces vertus sont des outils au service de notre âme, une énergie pure et subtile, visant à la libérer de l'illusion, de la lourdeur et de la gravité de la matière.
La matière, en effet, nous enferme dans son illusion ; elle devient notre prison, et l'épaisseur de ses murs est façonnée par notre ignorance. Cela nous conduit à nous interroger : quelles sont les illusions qui nous limitent dans notre quête de vérité ? N'est-il pas essentiel de rechercher cette Vérité qui nous libérera, tant individuellement que collectivement ?
En réfléchissant à la manière dont nous pouvons intégrer davantage de vertus dans notre vie quotidienne, nous nous ouvrons à des possibilités d'évolution personnelle et spirituelle. Comment pouvons-nous, par exemple, cultiver la générosité au quotidien ou embrasser l'humilité dans nos relations ? Ces questions nous invitent à agir, à devenir des vecteurs de changement, tant pour nous-mêmes que pour notre société.
Les vertus de base
La polarité étant un principe fondamental, seules deux vertus essentielles émergent :
- La force, première vertu à cultiver en nous. Ses nuances se manifestent dans des termes tels que volonté, persévérance et courage.
Comment pourrions-nous entreprendre quoi que ce soit si nous ne sommes pas, par avance, assurés de mener notre projet à bien ?
Cependant, cette force n'est véritable vertu que si elle ne se laisse pas dominer par la violence, la brutalité, la vanité, la tentation de domination, la cruauté, l'impétuosité, l'agressivité, la dureté, la sauvagerie ou la méchanceté. La force consiste d'abord à maîtriser ses propres vices, à résister aux tentations sensorielles, à contrôler ses passions intellectuelles et à apaiser ses agitations émotionnelles.
Il est donc impératif d'être fort : fort contre le monde en résistant aux multiples tentations qu'il nous présente, fort contre nous-mêmes en maîtrisant nos pensées, et fort face à nos vices.
- La prudence est la seconde vertu à développer, car elle nous enseigne la méfiance envers les tentations du monde, de nous-mêmes et les ruses subtiles des vices, qu'ils soient les nôtres ou ceux des autres.
De leurs interactions émergeront quatre vertus cardinales indispensables : la force, la prudence, la justice et la tempérance.
En pratiquant ces quatre vertus, trois autres, connues sous le nom de vertus théologales, émergeront : la Foi, l'Espérance et la Charité (le don).
Il est crucial de distinguer l’espérance de l'espoir ; l'espérance implique la foi et relève de l'intuition, tandis que l'espoir appartient au domaine de l'égo et de l'illusion. L'espoir est souvent associé à l'attente d'une récompense personnelle, même si le vœu concerne nos proches, ce qui traduit un égoïsme et une confiance excessive en soi. Les espoirs sont souvent déçus, contrairement à l'espérance.
L'évolution du langage, par la voie sémantique, donnera naissance à de nouveaux termes pour affiner ces principes et faciliter leurs distinctions, mais cela peut paradoxalement engendrer plus de confusion pour les non-initiés.
De la pratique commune des deux premières vertus, force et prudence, naîtront mécaniquement deux autres : la justice et la tempérance.
Lorsque la force déborde son domaine et que la prudence s'efface, la justice apparaît. Car qui dit justice dit rétribution juste. Ainsi, à chaque perturbation de l'équilibre, une restauration se produit. De même, lorsque la prudence l'emporte sur la force, la tempérance se manifeste.
Les combinaisons
Dans la société, ces sept vertus se rencontrent et offrent, à travers leurs combinaisons, une large palette d'expressions.
La justice est également désignée par des termes tels que fidélité, sincérité et bonne foi.
Elle engendrera la charité, qui se manifeste sous des noms tels que générosité, simplicité et gratitude.
La tempérance, quant à elle, est parfois synonyme de miséricorde, douceur, indulgence, tolérance, pardon et compassion.
Pensée, parole et acte juste
C'est à partir de nos pensées lire l'article que se dessine la possibilité d'une vie sublimée.
Une simple pensée peut entraîner des réactions aussi variées que le stress, la peur ou la panique, sans oublier des troubles physiques tels que des modifications du rythme cardiaque, de la circulation sanguine ou des problèmes digestifs.
Il est crucial de comprendre que chaque mot que nous exprimons, ainsi que les pensées qui les composent, vibrent et génèrent une fréquence émotionnelle spécifique ; chaque mot possède son propre timbre et son impact unique. Cette intensité émotionnelle peut être incroyable.
Le moyen d’élever notre niveau vibratoire et d’acquérir une conscience et des connaissances repose sur le contrôle de nos pensées. Ces dernières doivent constamment être soumises aux filtres des vices et des vertus.
À défaut, c'est le monde extérieur qui prendra le contrôle. Les influences extérieures peuvent nous donner l'illusion que les événements surviennent par "hasard", chance ou malchance, comme s'ils n'étaient que le résultat d'un destin inéluctable.
En spiritualité, chaque pensée doit être rattachée à l'une ou l'autre de ces deux catégories (vertu ou vice). Lorsqu'une pensée appartient au domaine de la vertu, il convient de l'élever par la pratique au rang suprême de l'Intelligence et de la Sagesse.
Les vertus constituent une méthode à suivre, et elles ne s'appliquent qu'à soi-même...
Il est essentiel de ne rien demander, attendre ou exiger des autres, car cela irait à l'encontre des principes de respect du libre arbitre d'autrui, qui demeure une règle inaliénable.
Parmi toutes ces vertus, il en existe une ultime, sans laquelle aucune autre ne pourrait exister. C'est la plus importante de toutes, la plus noble, car elle englobe toutes les autres : L'HUMILITÉ.
Spirituel 1 | Intelectuel 2 | Sensoriel 3 |
---|---|---|
Morale | Éthique | Politesse |
Force | Volonté | Courage |
Conscience | Intelligence | Fourberie* |
Prudence | Méfiance | Crainte (Peur) |
Justice | Equité | Arbitraire |
Tempérance | Tolérance | Permission |
Foi | Confiance | Chance |
Éspèrance | Souhaits | Fétichisme |
Empathie* | Compassion | Pitié |
Fidélité | Loyauté | Attachement |
Sincérité | Authenticité | Franchise |
Bonne foi | Honnêteté | Conformité |
Générosité | Altruisme | Égoisme |
Sagesse | Raison | Force Physique |
Amour | Passion | Plaisir* |
Sensible | Sentiments | Sensuel |
Foi | Croyance | Superstition |
Intuition | Réflexion | Instinct |
Don | Commerce | troc |
Tristesse | Sinistrose | Névrose |
Intempérance | Exces* | Gourmand |
Concupiscence | Hédonisme | Luxure |
Avarice | Cupidité | Radin |
Erreur | Confusion | Délire |
Envie | Frustration | Stress |
Ruse | Duplicité | Domination |
Orgueil | Témérité | Entêtement |
Méchanceté | Haine | Cruauté |
Spirituel 1 | Intelectuel 2 | Sensoriel 3 |
---|---|---|
Morale | Éthique | Politesse |
Force | Volonté | Courage |
Conscience | Intelligence | Fourberie* |
Prudence | Méfiance | Crainte (Peur) |
Justice | Equité | Arbitraire |
Tempérance | Tolérance | Permission |
Foi | Confiance | Chance |
Éspèrance | Souhaits | Fétichisme |
Empathie* | Compassion | Pitié |
Fidélité | Loyauté | Attachement |
Sincérité | Authenticité | Franchise |
Bonne foi | Honnêteté | Conformité |
Générosité | Altruisme | Égoisme |
Sagesse | Raison | Force Physique |
Amour | Passion | Plaisir* |
Sensible | Sentiments | Sensuel |
Foi | Croyance | Superstition |
Intuition | Réflexion | Instinct |
Don | Commerce | troc |
Tristesse | Sinistrose | Névrose |
Intempérance | Exces* | Gourmand |
Concupiscence | Hédonisme | Luxure |
Avarice | Cupidité | Radin |
Erreur | Confusion | Délire |
Envie | Frustration | Stress |
Ruse | Duplicité | Domination |
Orgueil | Témérité | Entêtement |
Méchanceté | Haine | Cruauté |
L'âme-orale et l'ego
Il est évident que la morale ne peut être pratiquée dans un monde dominé par le mental à travers l'ego; ces deux aspects sont antinomiques.
Le mental, via l'ego, se concentre uniquement sur la satisfaction des besoins et des plaisirs de notre organisme ; c'est son unique domaine, et il excelle dans cette fonction en prenant soin de notre véhicule.
Cependant, il doit se limiter à ce champ d'action. Lorsqu'il dépasse ses frontières, il devient un prédateur, prêt à adopter tous les vices pour exister et satisfaire son insatiable appétit d'avoir. En revanche, la vertu, par ses principes, nous recommande l'humilité et la simplicité, en nous incitant à n'utiliser que ce qui est indispensable à notre bien-être. Elle veille au maintien de l'équilibre du monde et se partage entre soi et autrui, car l'autre n'est qu'une facette ou une image de soi-même...
Il ne s'agit pas ici de culpabilité, mais d'éveil à la conscience, de ce qui se déroule dans la trame de la vie. Rien n'est interdit ni condamnable ; il n'y a que des expériences et des choix à faire, selon son libre arbitre et sa conscience :
- Il existe les lois de cause à effet, que chacun est libre d'expérimenter. Ce sont les leçons que la vie nous offre, et elles nous permettent d'accéder à la connaissance.
Les trois plans régissant le monde terrestre
Trois plans régissent le monde terrestre :
- Spirituel
- Intellectuel
- Sensoriel
Les principes déclinent du parfait (par-fait) à l'imparfait, selon les trois modalités suivantes :
- Du subtil à l'épais
- Du léger au lourd
- Du volatil au fixe
Ainsi, s'en suivra, tous les termes que l'on peut distinguer dans le langage :
Conclusion
En somme, la quête d'harmonisation entre l'âme, l'ego et les vertus est un voyage intérieur essentiel qui nous invite à l'éveil et à la prise de conscience. À travers la compréhension des trois plans régissant notre existence—spirituel, intellectuel et sensoriel—nous pouvons mieux appréhender nos choix et nos actions au quotidien. En cultivant l'humilité, la prudence et la force, nous nous donnons les moyens de transcender les vices et de construire un monde plus équilibré, tant pour nous-mêmes que pour autrui. Ce cheminement ne se limite pas à une simple pratique morale, mais constitue une véritable œuvre de transformation personnelle et collective. Ainsi, soyons conscients de nos pensées, de nos paroles et de nos actes, car ils vibrent et façonnent notre réalité. Quelles nouvelles expériences et choix sommes-nous prêts à faire pour enrichir notre voyage vers la connaissance et la sagesse ?