
Réflexion sur la Justice
- Sans vertu, aucune action, si vouable et admirable puisse-t-elle paraître, ne peut être juste, car, la justice elle-même est du ressort de la vertu -

Pour les adeptes de la raison pure, au-delà de cette limite, vos pensées ne sont plus valables...
- Sans vertu, aucune action, si vouable et admirable puisse-t-elle paraître, ne peut être juste, car, la justice elle-même est du ressort de la vertu -
Le terme ÉMOTION est relativement récent dans l'histoire de la langue, apparaissant au XIIIe siècle en français avant de se répandre chez les Anglo-saxons. Ses racines se trouvent en latin, notamment dans les termes movere et emovere, qui ont donné en français les verbes mouvoir et émouvoir. Il existe également le terme motio, qui signifie mouvement et qui a conduit à la notion de motion, incarnant l'idée de bouger.
Au début du XVIe siècle, le mot « esmotion » apparaît, avant d'être orthographié sans le S. Une définition plus politique, datant du XVIIIe siècle, a contribué à lui donner un sens contemporain, désignant un mouvement lié à l'agitation d'un corps collectif, pouvant dégénérer en troubles, tels que des émeutes. En sciences, le terme Émotion ou É-motion, où le préfixe É en physique renvoie à l'énergie et motion à son mouvement, souligne l'interaction dynamique de l'émotion. Avant d'explorer comment l'émotion interagit dans notre quotidien, il est essentiel de comprendre son origine.
La nature créatrice de ces lois et principes repose sur la déclinaison de différentes vibrations. Chaque principe se manifeste du haut vers le bas, passant du mental à la matière, de l'abstrait au concret, et de l'invisible au visible. Ces vibrations influencent notre expérience vécue et se manifestent dans notre monde réel sous diverses formes. Leur ordre va du subtil à l'épais, du volatile au fixe, et du léger au lourd. Par exemple, une émotion telle que la joie peut se traduire par des vibrations légères et aériennes, tandis qu'une émotion comme la colère pourrait se manifester par des vibrations plus lourdes et intenses. Cette diversité illustre la richesse de notre expérience humaine.
L'espèce humaine, de par sa structure, perçoit le réel à travers trois plans dans un ordre inverse, de l'involution à l'évolution :
Ces trois niveaux interagissent constamment, influençant notre comportement et notre manière de percevoir le monde.
L'ensemble des énergies qui se manifestent dans le corps physique est désigné par le terme émotion. L'émotion est un attribut de l'Âme, une énergie pure qui anime le corps par la chaleur, générant ainsi le mouvement dynamique. Cette chaleur se manifeste sous deux aspects : le chaud, qui favorise l'action et le mouvement, et le froid, qui induit la fixation et inhibe l'élan. Selon le plan de définition, l'émotion prend trois appellations : sensualité pour le plan sensoriel, sentiment pour le plan intellectuel, et sensibilité pour le plan spirituel.
Le mental humain opère dans l'ordre suivant :
Il existe trois niveaux de transit de l'information et de l'émotion qui l'anime :
- Le corps physique: Ce niveau, hérité de l'homme primitif, celui du chasseur-cueilleur, communique par le biais des cinq sens (vue, ouïe, toucher, odorat et goût). L’amygdale, située dans le cerveau primitif, est le centre de contrôle par lequel l'information pénètre en priorité. C'est par elle que transite l'énergie émotionnelle. Cet organe est le siège même de la peur, dont la fonction première est la préservation de l'intégrité du corps physique, désignée comme l'instinct de survie.
- Le corps mental intellectuel: Ce niveau est caractérisé par la capacité de réflexion et d'analyse. Il est constitué de pensées qui émergent des informations perçues par les cinq sens (sensoriel) et d'une émotion, désignée sur ce plan par le terme de sentiment, qui l'anime. Il représente le deuxième niveau de notre évolution et se distingue par sa fonction de traitement logique et rationnel des données. Grâce à ces facultés de raisonnement, il est capable de contredire ou de réévaluer l'information provenant de l'amygdale, qui évoque une réponse émotionnelle immédiate, permettant ainsi une prise de décision plus réfléchie.
- Le corps mental spirituel: Ce niveau englobe le sensoriel et l'intellectuel. Il représente le troisième et dernier niveau de notre évolution, où s'opère la pensée méditative, le discernement et la sagesse, souvent résumée par le terme de conscience.
Dans notre monde moderne, le corps mental intellectuel est le reflet le plus manifeste de notre parcours évolutif. Cependant, le cheminement de l'information débute toujours par l’amygdale, qui sert de point de départ, puis est filtré et traité en fonction du niveau de conscience de l'observateur. Cette dynamique se traduit dans le langage par :
- Sensualité, pour le corps physique sensoriel.
- Sentiments, pour le corps mental intellectuel.
- Sensibilité, pour le corps mental spirituel.
Rappelons que l'énergie émotionnelle a pour principe d'animer un corps par la chaleur, qui se manifeste sous deux formes : le chaud, favorisant l'action et le mouvement, et le froid, induisant la fixation et inhibant l'élan. Comme toute forme d'énergie, elle possède sa propre polarité, avec deux pôles : un positif et un négatif. Ces pôles ne renvoient pas à une valeur morale, mais à une circulation : vers l'intérieur (pôle négatif) et vers l'extérieur (pôle positif). Ce principe est amoral; les choix qui en découlent relèvent de la conscience qui les reçoit, exercée par le libre arbitre. L'énergie sera ainsi mentalement orientée vers l'un des deux pôles, que ce soit le plus ou le moins, le haut ou le bas, symbolisant respectivement l'évolution ou l'involution. Elle se manifestera par la souffrance ou l'agrément, et sera perçue comme bonne ou mauvaise, vertu ou vice. C'est par l'expérience vécue que nous trouvons du sens et que la conscience se révèle. Les vibrations émises par l'émotion engendreront des comportements variés en fonction du niveau de conscience de l'expérimentateur.
Au niveau sensoriel, l'énergie émotionnelle est traitée par l'amygdale, un centre de contrôle lié à l'instinct. Elle s'exprime principalement par le ressenti qu'est la peur, laquelle peut se traduire par deux attitudes fondamentales : la fuite ou l'attaque. Les sensations organiques induites par la peur se manifestent de plusieurs manières :
- Thermique : Cette dimension se manifeste par le froid, évoquant des états de faiblesse, de fragilité et de manque d'envie. À l'opposé, la chaleur est associée à des états de dynamisme, de force et d'envie. Par exemple, lorsque nous ressentons une peur intense, nous pouvons éprouver une sensation de froid qui nous paralyse.
- Dynamique:
Action : (Chaleur excessive) : Ce niveau est lié à la chaleur excessive qui stimule une réponse active. Dans cet état, l'individu ressent des sensations intenses, comme le sang chaud, qui le poussent à l'affrontement. Si cette émotion demeure ingérable, elle peut conduire à des comportements extrêmes, pouvant aller jusqu'à la psychopathie, où l'individu agit de manière impulsive et destructrice, sans considération pour autrui.
Inhibition : (Chaleur réduite) : À l'inverse, lorsque la chaleur diminue en intensité, cela peut conduire à une réaction de fuite. Dans cet état, l'individu éprouve des sensations de détachement ou d'engourdissement, se retirant et s'isolant. Si cette dynamique persiste, elle peut engendrer des sentiments de tristesse qui évoluent en névrose, marquée par l'anxiété et des comportements d'évitement face à des situations émotionnellement chargées.
Conclusion: Dans cet article, nous avons exploré le rôle central de l'instinct de survie dans la gestion de l'émotion, en particulier à travers le prisme de la peur. Nous avons examiné comment cette émotion se manifeste par des réactions fondamentales telles que la fuite et l'attaque, et comment ces dynamiques peuvent influencer notre comportement. Bien que les définitions conventionnelles des émotions soient cruciales pour notre compréhension, il est important d'ouvrir la porte à de nouvelles perspectives qui enrichissent notre connaissance de la psyché humaine. Comment ces émotions impactent-elles nos choix et nos interactions au quotidien ? En nous posant ces questions, nous sommes invités à réfléchir sur nos propres expériences émotionnelles et à envisager des manières d'appliquer ces compréhensions dans notre vie. Comprendre ces dynamiques nous permet de mieux naviguer à travers les défis émotionnels que nous rencontrons.
L'intellect représente le premier niveau du plan mental, élaborant des pensées influencées par l'émotion, que nous appelons sentiments. La peur, considérée comme l'émotion fondamentale de toutes les autres, occupe une place centrale dans notre expérience émotionnelle. Ce plan mental englobe également la dimension sensorielle, ce qui signifie que les informations sont principalement perçues à travers les cinq sens. En tant qu'outil de compréhension, l'intellect interagit en permanence avec notre émotion et joue un rôle clé dans le tri et l'organisation des informations que nous recevons.
Lorsque nous faisons l'expérience de notre environnement, l'intellect classifie les données sensorielles en différentes catégories, permettant ainsi une interprétation structurée de la réalité. Ce processus de tri s'opère selon plusieurs critères :
Sur la base de ces classifications, l'intellect construit un cadre de référence qui nous aide à naviguer dans notre environnement émotionnel. L'émotion est considérée comme une énergie éthérique qui se manifeste sous forme de sentiments. Cependant, l'intellect peut également cultiver des sentiments égoïstes, souvent négatives, dont la racine, ancrée dans l’amygdale, est souvent la peur de perdre le contrôle. Cela se traduit par des sentiments tels que la colère, la haine, la cruauté ou la méchanceté.
La réflexion agit comme le principal médiateur de l'émotion. La solidarité émerge comme l'élément clé de ces sentiments. À ce stade, l'être humain, conscient de sa fragilité, réalise que sa force brute, issue du plan sensoriel, est équivalente à celle de ses semblables. Il comprend que chaque individu a son importance pour s'entendre et évoluer. Néanmoins, bien qu'il puisse éprouver de la compassion envers autrui, l'égo (représentant la logique mentale) prend souvent le dessus. Ces sentiments se vivent et se gèrent selon un contrat qui s'apparente à un commerce, encadré par des lois. Cette même loi rappelle que "nul n'est censé ignorer la loi" ; ainsi, les non-avisés et ceux laissés pour compte par la loi du Talion en subissent les conséquences.
Le niveau spirituel de la mentalité humaine intègre à la fois les plans sensoriel et intellectuel, élargissant ainsi notre perception de l'émotion au-delà des simples sens organiques :
- Thermique: Ce niveau encourage la méditation, le discernement et la hiérarchisation de nos pensées et émotions, facilitant ainsi une clarté intérieure.
- Dynamique: Il se manifeste à travers l'échange de connaissances, l'aide désintéressée, le don de soi et l'amour inconditionnel envers autrui.
Conclusion: Le plan spirituel est le siège de notre sagesse, indépendamment des niveaux et des expériences de chacun. L'unité constitue son objectif ultime, tandis que la vertu agit comme sa boussole et l'amour, son moteur. La connaissance guide notre cheminement vers l'immobilité, la sérénité et la rectitude. Les émotions positives, telles que la joie, l'enthousiasme, l'optimisme et l'empathie, émanent du Cœur, ce centre où se symétrisent nos valeurs, enrichissant ainsi notre expérience de vie et notre connexion avec les autres.
L'émotion active la pensée, créant une polarité entre vertu et vice, qui constitue le socle de la VALEUR. Cette interaction entre la logique intellectuelle et le niveau de confiance de l’individu aboutit à des choix qui se manifestent dans la réalité, soit par la souffrance, soit par l'agrément. À travers les épreuves et les résultats des expériences vécues, les émotions acquièrent une coloration qui les étiquette comme sentiments.
Par exemple, une émotion interprétée comme la peur (vice) peut être perçue comme un manque de force ou un excès de prudence (vertu). Cette énergie génère de la chaleur et peut se traduire par des sentiments de colère (excès de force et absence de prudence) ou de tristesse (excès de prudence et absence de force). Lorsque l'émotion est guidée par l'application des vertus cardinales, elle engendre la foi, qui n'était auparavant qu'une confiance au niveau intellectuel.
La confiance se pratique en tandem avec le doute, tandis que la foi authentique représente une certitude exempte de superstition et de fétichisme. Une foi lucide, appliquée avec discernement, est essentielle. Il est crucial de se rappeler qu'une vertu, isolée de son opposé, peut se transformer en vice, conduisant à des illusions et renforçant les extrémismes, souvent justifiés par cette même foi.
Les émotions, qu'il s'agisse de la joie d'un enfant, de la beauté d'un paysage ou de la grâce d'une gestuelle, trouvent leur origine dans la foi, qui est l'amour spirituel.
Parfois, lorsque la peur atteint son paroxysme, l'égo lâche prise, adoptant une posture de soumission. Dans ces instants de vulnérabilité, on cesse de bouger et de raisonner, et seule la survie semble prévaloir. Étrangement, la foi se manifeste alors. Bien qu'elle soit évidente, elle n'est pas immédiatement perceptible pour ceux qui sont aveuglés par la nécessité ou pour les passionnés. La foi constitue une sensibilité qui requiert lucidité lorsqu'elle est connectée. Elle réside en chacun de nous, toujours présente et projetée vers un avenir incertain.
En somme, l'interaction entre émotion, vertu et vice constitue un fondement essentiel de notre expérience humaine et spirituelle. L'émotion, en tant que moteur de la pensée, établit une polarité entre ces deux forces, influençant nos décisions et nos comportements. Lorsque l'émotion est guidée par les vertus cardinales, elle favorise la foi, une confiance éclairée qui transcende la simple logique intellectuelle.
Il est crucial de reconnaître que la prudence et la force fonctionnent comme des polarités indissociables ; un excès de l'une ou de l'autre peut transformer ces qualités en vice. Cette dynamique souligne l'importance d'un équilibre conscient, car négliger cette mécanique peut conduire à des extrémismes, souvent justifiés par une foi mal comprise.
Les émotions positives, telles que la joie, l'enthousiasme et l'empathie, sont des manifestations de l'amour spirituel et enrichissent notre expérience de vie. En cultivant la lucidité et la sensibilité spirituelle, nous pouvons naviguer avec discernement à travers nos émotions, favorisant ainsi l'harmonie intérieure et notre connexion avec autrui. La quête d'unité et de sagesse, guidée par l'amour et la connaissance, reste le véritable objectif de notre cheminement spirituel.