L'ego, l'être au portrait bien sombre
Introduction :
L'ego, dérivé du pronom personnel latin et grec « ego », signifie « moi » ou « je » et trouve ses racines dans l'indo-européen commun « eghom ». Ce terme désigne la représentation et la conscience que l'on a de soi-même, le considérant comme un « sujet personnel ». En d'autres termes, l'ego se résume à une identification émotionnelle par le mental.
Pour mieux comprendre ce concept, il est intéressant d'examiner les termes qui lui sont associés dans différentes disciplines :
- Égoïsme : tendance à privilégier ses propres intérêts au détriment des autres.
- Égocentrisme : focalisation sur son propre point de vue, considérant sa propre opinion comme la plus importante.
- Anthropocentrisme : vision qui place l'humain au centre de l'Univers.
- Égotisme : tendance excessive à parler de soi-même.
- Suffisance : sentiment de haute valeur personnelle, de supériorité.
- Pouvoir : autorité d'exercer des droits ou de gouverner.
- Individualisme : valorisation des droits et intérêts individuels.
- Individualité : caractéristiques qui distinguent une personne des autres.
- Unique : se démarquer par originalité.
- Moi et je : pronoms personnels de la première personne.
Ces définitions proviennent de sources reconnues telles que le Larousse et Wikipédia. En somme, l'ego se révèle être une entité complexe, souvent teintée d'obscurité.
Qu'en est-il exactement ?
Au vu de toutes ces définitions, il est difficile d'imaginer ce que cela signifie pour chacun. L'ego n'est en fait rien d'autre qu'une partie de la sphère mentale, c'est l'identification à l'intellect.
Oui, mais alors, pourquoi l'ego est-il si dénigré et souffre-t-il d'une si mauvaise presse ?
C'est parce que l'intellect, par son processus de fonctionnement, justifie ses actions par la raison. Une raison qui est principalement stimulée par l'énergie émotionnelle.
Avant d'accéder à l'intellect, l'humain était ou est un animal cavernicole, un être fragile, dépourvu de griffes, de fourrure, d'ailes, etc. Autrefois, il se réfugiait dans les grottes, tandis qu'aujourd'hui, il se cache dans le déni et l'ignorance. C'est un être faible face à une nature qui lui paraît hostile.
Il est essentiellement guidé par le principe de la nécessité (le besoin fondamental d'assurer sa survie). Les cinq sens, l'instinct de survie et les réflexes constituent, pour l'essentiel, ces facultés d'adaptation à son environnement. La conscience (La conscience est une présence à soi, un éveil qui permet d'identifier l'incohérence entre ses pensées, ses paroles et ses actes, par le discernement des vices et des vertus.) n'est pas encore ou légèrement active, selon les individus ; donc, avant d'être une conscience pleinement développée, il s'agit d'un être ignorant de ce qu'il est.
Concernant la conscience, le dictionnaire nous dit que :
- - Au sens psychologique : elle se définit comme la « relation intériorisée, immédiate ou médiate, qu'un être est capable d’établir avec le monde où il vit ou avec lui-même ».
- - Ou encore : c'est l'organisation de son psychisme qui, en lui permettant d'avoir connaissance de ses états, de ses actes et de leur valeur morale, lui permet de se sentir exister et d'être présent à lui-même.
- - Au sens moral : elle désigne la « capacité mentale à porter des jugements de valeurs morales […] sur des actes accomplis par soi ou par autrui ».
Résumé: Cela met en évidence la relation avec soi-même et le monde intérieur, ainsi que la façon dont on perçoit l'extérieur et les liens que l'on établit avec autrui.
Conclusion de toutes ces définitions
En somme, l'ego, tel qu'il est défini officiellement, apparaît comme insatisfaisant et incomplet. Bien que les définitions fournissent un éclairage sur ses mécanismes et ses fonctions au sein de la société, elles ne révèlent pas pleinement la véritable nature de cet ego. À travers les traits explorés, il devient évident que l'ego peut parfois se manifester comme une forme de non-connaissance de soi. Cela soulève alors une question essentielle : qui est donc ce "soi" ? Avant de conclure de manière définitive, il est essentiel de poursuivre cette exploration et de réfléchir à l'expérience personnelle de l'ego afin de mieux comprendre son impact sur l'existence. Qui est-il vraiment ?
Les traits de l'ego
L'ego forge ses caractéristiques à partir de divers éléments constitutifs de son environnement :
L'identité: L'ego s'identifie d'abord à son corps biologique et à son héritage génétique. Il se manifeste à travers des caractéristiques telles que la taille, le poids, la couleur de la peau et d'autres traits physiques. Par exemple, avoir un nez fin ou gros, être né fille ou garçon, et être petit ou grand influence la perception de soi. Ces aspects physiques façonnent l'ego et jouent un rôle déterminant dans l'expérience de vie. De plus, l'environnement dans lequel on naît, incluant la famille et le pays, contribue également à la formation de l'identité, car chaque culture, avec ses traditions et ses valeurs, façonne l'ego de manière significative.
La personnalité: Quant à elle, elle englobe tout ce qui se réfère à la culture, aux croyances et à l'éducation. Elle est façonnée par des éléments tels que les valeurs transmises par la famille, le milieu social et les interactions avec l'environnement. Par exemple, naître en ville ou à la campagne peut avoir des influences différentes sur la mentalité, le comportement et les aspirations. Ces différences environnementales peuvent affecter la manière d'agir, de penser et d'interagir avec les autres. À travers cette personnalité, l'individu doit s'engager dans un processus d'apprentissage sur soi. En reprenant l'allégorie du chauffeur, celui-ci (l'ego) doit non seulement être familiarisé avec son véhicule (le corps), mais aussi comprendre la destination de son passager (l'esprit). Ce défi est souvent complexe, car l'ego a tendance à croire qu'il sait, tout en reproduisant ce qu'il observe autour de lui.
En somme, l'ego est façonné par une combinaison complexe d'identité physique, d'héritage culturel et de traits individuels. Au-delà des influences culturelles, il existe des qualités qui relèvent d'une conscience génétique, comme le démontrent les neurosciences, façonnant les désirs profonds et la capacité à exercer le libre arbitre. Cette interaction entre héritage génétique et environnement souligne l'importance de comprendre non seulement qui l'on est, mais aussi pourquoi on agit de la manière dont on agit.
L'émotion: Énergie puissante et incontournable, l'émotion joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de l'ego (l'intellect). Parmi ces émotions, l'orgueil et la vanité occupent une place prépondérante. L'émotion se compose de deux attributs :
La peur: La peur naît souvent de l'ignorance des éléments qui la génèrent. Elle est souvent une surabondance de prudence qui, si elle est exagérée, peut mener à des comportements irrationnels. En contraste, la force est interprétée intellectuellement comme la volonté. Cette polarité entre force et prudence peut engendrer des comportements opposés : un excès de force, associé à une absence de prudence, peut mener à la violence, tandis qu'un excès de prudence, combiné à un manque de force, induit la peur, pouvant aller jusqu'à paralyser l'action. L'humilité peut être considérée comme la polarité de l'ego, offrant un équilibre en permettant de reconnaître ses limites et d’embrasser la vulnérabilité.
La foi: La foi émerge ou s'active lorsque les quatre vertus cardinales—force, prudence, justice et tempérance—sont en équilibre. Dans ses déclinaisons, la foi est perçue par l'intellect à travers le terme de confiance en soi. Précisons que la foi ne se limite pas à la religion; elle est une caractéristique essentielle de la spiritualité elle-même. Le terme "F-O-I" peut être interprété symboliquement : le "F" représente le feu créateur, le "O" symbolise l'alignement ou l'harmonie entre le corps, l'intellect et le spirituel, tandis que le "I" incarne la conscience. La foi, ainsi comprise, devient un puissant guide pour le comportement et l'éducation. Elle est aussi vitale que la respiration, le sommeil ou la faim, et chacun en a besoin.
Exemples pour illustrer la foi :
1. La foi en soi comme un moteur : Une personne qui rêve de lancer sa propre entreprise doit souvent faire face à des doutes et des obstacles. C'est sa foi en ses compétences et en sa vision qui la pousse à persévérer malgré les échecs initiaux.
2. La foi comme une boussole : La foi peut être comparée à une boussole qui guide une personne dans la vie. Même si le chemin est incertain, avoir foi en ses valeurs et en ses aspirations aide à prendre des décisions alignées avec son but.
3. La foi dans les moments difficiles : Lorsqu'une personne traverse une période de deuil ou de maladie, sa foi (qu'elle soit religieuse ou non) peut lui fournir du réconfort et un sens d'espérance, l'aidant à naviguer à travers la tempête de ses émotions.
Conclusion
En somme, l'ego, tel qu'il est défini, se révèle être une entité complexe et parfois sombre. Nourri par des émotions dont il ignore le fonctionnement, l'ego ne parvient pas à les gérer correctement, ce qui provoque une déstabilisation de son identité et de sa personnalité. Au fond de lui, il vit un excès de prudence qui génère une peur intense de perdre le contrôle sur les événements de sa vie. Pour dissimuler cette peur, il adopte une stratégie de défense qui consiste à exhiber une force excessive, devenant parfois un dictateur pour son entourage.
Il est important de reconnaître que l'ego représente une partie de notre mental intellectuel qui s'accroche à des schémas anciens et rigides, qui reposent sur la domination. Cette partie de nous-même fonctionne avec une conscience limitée, ce qui peut rendre difficile l'ouverture d'esprit nécessaire pour une plus grande conscience de notre véritable nature.
La remise en question est essentielle pour avancer. Réfléchir sur nos comportements et nos croyances nous aide à mieux comprendre qui nous sommes. Cela nous permet d'accepter notre vulnérabilité et d'évoluer. En cultivant l'humilité face à notre ego, nous pouvons mieux équilibrer sa force et notre authenticité.