
La Sécurité de l'Illusion
- Il est plus rassurant de croire à une illusion qu’à une vérité qui dérange -

Pour les adeptes de la raison pure, au-delà de cette limite, vos pensées ne sont plus valables...
- Il est plus rassurant de croire à une illusion qu’à une vérité qui dérange -
Introduction :
L'information est courante dans notre quotidien. Que signifie vraiment ce terme aux allures si familières ? Quelles sont ses sources ? Celle des médias est la plus fréquente dans nos esprits. C'est la voie exotérique, une information qui nous parvient sous une forme établie, exigeant pour certains d'entre nous très peu d'efforts. Mais qu'en est-il de l'information qui émerge intérieurement, plus connue sous le nom d'intuition, qui relève de l'ésotérisme ?
La vie se compose d'informations, qui sont l'essence même de ce que nous désignons par le terme de Pensées. Elle se présente comme un paquet d'ondes qui nous parvient de l'extérieur ou émerge de l'intérieur, et dont nous avons pour tâche de lui donner une forme, de la matérialiser et de lui trouver un sens. L'information de base est une donnée brute, sans forme, n'étant qu'énergie en vibration. Il appartient à chacun de nous, en tant que récepteurs, d'en donner une signification.
L'information provient de deux sources différentes : l'une intérieure, dite ésotérique, et l'autre extérieure, appelée exotérique.
In-formation : l'In où l'un est l'unité et formation, qui est une énergie sous forme d'onde à la recherche de forme. C'est par le biais de l'un (l'Esprit) que nous recevons l'information, et c'est par notre mental, informé ou un-formé, que l'information obtient sa forme.
On a ici deux sujets : le premier représente notre Esprit, qui diffuse les informations reçues intérieurement. Le second, l'in-formé, est analysé à travers le verbe former, qui indique qu'il a déjà une forme (formé). Le sujet pensant (notre mental) devient un formateur, il est celui qui a donné la forme aux pensées. Or, donner une forme à une information nécessite de posséder ses caractéristiques, ce dont le mental se préoccupe peu. Pour identifier l'information reçue, notre mental fait appel à celles déjà contenues dans notre mémoire. Nous effectuons des choix quant à la forme à lui donner, selon les individus, les époques, les cultures, les croyances, etc.
Pour une même donnée, elle peut prendre des formes différentes et un sens différent. C'est en fonction de ce que l'on connaît déjà, c'est l'expérience ! Comme il est majoritairement exercé dans les sociétés humaines, cela se fait par l'empilement des savoirs, qui pour rappel, n'est que théorique, non éprouvé. En somme, par la voix du mental, nous empilons les éléments les uns sur les autres pour obtenir une cohérence entre eux, afin que cela nous soit logique. C'est le principe même du raisonnement déductif. Cela ne constitue pas une vérité pour autant, ce n'est qu'une forme ou demi-vérité parmi tant d'autres.
En résumé, l'information est pure : traitée uniquement en recopiant sa forme reçue de l'extérieur, elle est subjective, puisqu'elle est impersonnelle. Traitée et adaptée de l'Esprit par le même mental, la forme sera Con-forme à l'individu qui l'exprime, c'est l'objectivité tellement recherchée dans les débats. L'objectivité, comme la subjectivité au sein des conversations, n'est rien d'autre que l'habillage des vertus morales que sont : la sincérité pour la première, la mauvaise foi pour la seconde. C'est ce qui rend si difficiles les débats et l'interprétation d'un sujet ou d'un événement commun.
L'un-formation signifie l'un de l'absolu en formation, qui expérimente la création. Pour nous, humains, êtres relatifs, nous essayons de comprendre le sens des messages que contiennent ces informations et de leur donner une forme cohérente. Pour ce faire, nous recherchons un langage commun que nous appelons objectivité, dont le terme objectif objet en est la source.
Par expérience, nous constatons la difficulté de nous mettre d'accord sur tous les sujets, tant nos origines, nos particularités génétiques, nos cultures, nos vécus, etc. semblent loin de cette hypothèse. La particularité, qui fait de nous un être unique, ne semble pas en cohésion avec cette idée de l'un ou unité de forme. L'universalité de nos valeurs morales est quelque peu divergente, non sur leur fond, mais sur leurs formes. Nous nous querellons sur la forme et délaissons le fond, toujours pour des raisons de particularité. Nous refusons en somme de reconnaître ce droit à la particularité pour l'autre, c'est juste pour soi.
La particularité n'est pourtant pas unique, puisque tout le monde l'est. L'organisme vivant nous apprend beaucoup de choses sur ce qu'est un modèle de la singularité commune. Le corps humain est constitué de milliards de cellules, toutes autonomes et indépendantes les unes des autres. Vu par le mental, elles sembleraient d'un niveau de conscience supérieure, tant leur fonctionnement est homogène et synchrone. Elles fonctionnent les unes en rapport avec les autres et dans l'intérêt de chacune. La raison en est simple : elles ont un objectif comm-un et leurs unités, celui de former un corps. Car celui-ci apporte tout ce qu'elles désirent pour vivre. C'est ce que l'ego refuse par ignorance d'appliquer avec ses autres congénères ; il ne voit pas que son intérêt a pour source quelque chose qui lui est supérieur. Il ne sert que sa cause et refuse de comprendre qu'il est au service de la vie elle-même ou de l'un.
L'information, donc, paquet d'ondes qui nous parvient soit de l'extérieur ou émerge de l'intérieur, doit être donnée une forme et trouvée un sens. Un sens qui devra être commun et recherché, sans que la singularité ou l'individualité soit remise en question.
Un puzzle (la vie) est une image fragmentée, divisée en centaines ou milliers de petites pièces aux formes et couleurs différentes (les humains, les animaux, les végétaux, les minéraux, etc.). La vie est comme le puzzle ; chaque fragment est une vérité (pièce) ! Il nous appartient de les rassembler pour voir son image intégrale. La difficulté majeure est que, contrairement au puzzle, nous ne disposons pas d'image globale des pièces à rassembler. Les indices sont dissimulés, cachés, ombragés ; seule une conscience éclairée permet de percevoir les images que le monde matériel nous offre par sa manifestation. C'est nous-mêmes et l'ensemble des choses, des phénomènes que nous voyons. À ce stade, l'enjeu n'est pas de savoir qui est vrai ou faux, bon ou mauvais, mais quelle est la place de cette diversité, et à chacun la responsabilité de trouver la sienne.
La société : La société ne permet pas d'avancer, elle passe le plus clair de son temps à rabattre les cartes ou les pièces, sans jamais tenir compte de la globalité. De même que l'ego, par sa particularité, ne cherche pas la voie de ce qui rassemble, donc ce qui est global, mais uniquement l'individualité. La société est l'ensemble des individus qui la constituent, mais c'est la société qui forme l'individu et non l'inverse. Croire, comme l'est la tendance, que l'unité est l'addition des individus ou que la force d'un pays tient dans l'addition de ses citoyens qui adhèrent largement à ses symboles, est une vieille croyance dépassée de nos jours. Ceci n'était ou n'est valable que dans un monde ou une société qui entretient son organisation sur un rapport entre individus basé sur la domination et la ruse. C'est une vision purement émotionnelle et mécanique de la vie.
L'unité est une valeur absolue, pour laquelle à peu près tout le monde est d'accord. En revanche, les moyens mis en œuvre pour y parvenir peuvent être source d'insurrection, car la société dans laquelle il évolue peut le contraindre, l'étouffer, l'empêcher d'exprimer son individualité, ou plus exactement de s'accomplir selon ses aspirations.
L'individu : Pour reprendre la métaphore du puzzle, dans le réel de la vie, les pièces sont l'individu lui-même, qui cherche à comprendre à quelle image, par sa forme, sa couleur, ses goûts, etc., correspond son aspiration. Ce n'est qu'une fois qu'il aura saisi ce qu'il est qu'il pourra chercher avec quelle autre pièce il pourrait s'ajuster, c'est l'effet communautaire dans les sociétés. Or, la société est rigide : elle demeure dans une vision unitaire, celle de la domination, de la ruse, de l'asservissement, de la conquête de territoires, de l'avoir, de toujours plus, etc. C'est une vision idéologique et naïve qui correspond à la représentation que certains religieux avaient de Dieu : un patriarche au sommet de la pyramide qui dicte la loi, que l'homme a sécularisée dans une société dite areligieuse depuis des millénaires.
Or, Dieu c'est justement notre puzzle qui est à réaliser, et il nous appartient de le rassembler pour qu'il puisse exister dans le sens de le matérialiser, autrement dit de l'observer sous ses différentes formes de manifestations. La vie (Dieu) est un miroir brisé dont il faut rassembler les morceaux pour le reconstituer si l'on désire voir son image. La foi est le chemin sur lequel les morceaux ont été parsemés. L'amour est la colle qui permet de les unir les uns aux autres.
Dans cette quête, prendre le chemin, trouver les morceaux et les assembler, il faut d'abord comprendre comment est organisée la société et quels sont les outils qui nous permettront de mieux chercher et identifier les morceaux.