Sagesse
Justice et injustice, une vision étriqué de la logique raisonneuse
Sur le plan psychique, justice et injustice sont des concepts issus de notre ego. Notre moi, alimenté par notre inconscient (nos instincts et nos valeurs intériorisées), nous pousse à voir le mal et l’injustice partout.
Or la plupart du temps, nous qualifions d’injuste ce qui va à l’encontre de nos intérêts, de nos désirs, de nos valeurs, de nos habitudes, de notre culture…
Nous voyons la justice à travers notre propre personne, nous approchons le bien par notre prisme personnel, persuadés que notre vision devrait être celle de tout le monde, afin que le monde aille mieux.
C’est ainsi que nous sommes frappés de dégoût et de colère lorsque nous constatons des choses qui ne sont pas conformes à nos idées.
Or cet état d’esprit est la définition même de l’intolérance ; il mène au repli sur soi, au rejet et à la haine : il est précisément la cause des malheurs du monde.
L’injustice est donc avant tout un phénomène créé par l’humain : c’est une perception dont rien ne dit qu’elle corresponde à une quelconque réalité.
C’est bien là la signification du péché originel : en goûtant au fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Eve ont tenté, par orgueil, de s’approprier les notions de bien et de mal, rompant l’unicité originelle, opérant un funeste décentrage au sein du monde.
Le chemin spirituel consistera à tenter de retrouver cet état primordial, paisible, serein, en harmonie avec le Tout.
Nous devrons lutter contre nos plus bas instincts, tenter de comprendre les autres plutôt que de les juger, et accepter les choses telles qu’elles sont.
Au final, la souffrance et l’injustice naissent de nous-mêmes et non du monde : c’est notre ignorance qui les nourrit.
Ainsi, face à un comportement ou une situation qui nous révolte, nous devrions essayer d’en comprendre les causes, tout en décortiquant le mécanisme de nos propres réactions.
C’est le rôle de l’historien, du scientifique, de l’enseignant, ou encore celui du psychologue.